
31 Mai #SlowFashion ou la mode responsable
Quel meilleur exemple que celui de l’univers de la mode pour illustrer les dérives de la stratégie de “customer centricity”, tant plébiscitée par les spécialistes du marketing ces dernières années. D’après une étude Actito de 2015, 83% des entreprises européennes déclarent qu’être “centré client” représente une priorité stratégique. Sam Walton, le PDG de Walmart ne disait-il pas que “le seul patron c’est le client” ?
Aujourd’hui, on réalise que le “customer centric”, couplé à la collecte de données et aux décisions “data driven”, oblige les acteurs de la mode à constamment surenchérir pour répondre aux exigences croissantes des clients : l’accès aux dernières tendances en quelques clics et à des prix très bas ou encore la livraison et le retour gratuits dans le cas de la vente à distance. Ainsi, le secteur de la mode et du textile repose aujourd’hui sur une production de masse globalisée, où il ne se passe pas plus de quelques semaines entre la conception d’un vêtement et sa mise en rayon en magasin.
Mais quel est le coût social et environnemental de cette dérive ? C’est la question que se sont posée les partisans du mouvement #SlowFashion, initié par Kate Fletcher du Centre for Sustainable Fashion à Londres. Ces nouveaux acteurs de la mode ont décidé de placer au centre de leurs préoccupations la responsabilité sociale et le développement durable : prendre le temps de s’assurer de la qualité de son produit, ne pas inciter à la sur-consommation pour préserver les ressources naturelles et la biodiversité, considérer l’impact de nos actions sur la société et l’environnement, respecter les hommes et les femmes tout au long de la chaîne de production, développer des relations durables avec ses fournisseurs…
Fer de lance de cette nouvelle économie de la mode, le Portugal a retrouvé aujourd’hui le chemin de la croissance en s’appuyant sur ses industries traditionnelles. Longtemps au service de grandes maisons internationales, de nombreux ateliers lusitaniens développent désormais leurs propres marques, mettant ainsi à profit leur savoir-faire historique. Après des années d’austérité, les filières cuir et textile portugaises connaissent ces derniers temps une véritable renaissance et dynamisent l’économie du pays. Boostées par les marchés de l’exportation, ces nouveaux produits made “responsibly” in Portugal envahissent les stores européens.
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